Banque Cantolae
30 novembre 2023
Position Fonds propres et liquidités

Public liquidity backstop comme complément aux dispositifs réglementaires existants

Dernière mise à jour:  30 novembre 2023

Prise de position public liquidity backstop (PLB)

Position

Début septembre 2023, le Conseil fédéral a publié le message relatif à la mise en place du public liquidity backstop (PLB) pour les banques d’importance systémique. La position des Banques Cantonales à l’égard du PLB est la suivante.

Position des Banques Cantonales

Les Banques Cantonales soutiennent la mise en place du public liquidity backstop (PLB) pour les banques d’importance systémique (SIB).


PLB comme complément aux dispositifs réglementaires existants

La mise en place du public liquidity backstop (PLB) permet d’adapter le dispositif suisse too big to fail (TBTF) aux réalités internationales. D’importantes places financières telles que le Royaume-Uni, les États-Unis, l’UE, le Japon et le Canada ont déjà introduit le PLB sous diverses formes. L’objectif du PLB est de renforcer la confiance des acteurs du marché en la viabilité d’une banque d’importance systémique recapitalisée et solvable, grâce à un prêt d’aide sous forme de liquidités de la Banque nationale suisse (BNS) assorti d’une garantie de la Confédération, ce qui favorise la stabilité financière de la Suisse.

PLB uniquement pour les banques d’importance systémique

Le projet limite la possibilité d’octroyer le PLB aux banques d’importance systémique, notamment parce qu’une défaillance d’une banque d’importance systémique aurait des conséquences négatives considérables pour l’économie suisse. C’est pourquoi les banques d’importance systémique suisses doivent détenir des volants de fonds propres et de liquidités supplémentaires et respecter des plans de recovery et de resolution (« plans de stabilisation, d’urgence et de liquidation »). Le PLB ne s’applique dès lors que si la SIB a fait usage de ses propres possibilités pour parer à la défaillance et que les liquidités fournies par la BNS à titre d’aide extraordinaire (emergency liquidity assistance, ELA) ont été épuisées. Le PLB s’inscrit ainsi dans le prolongement des lignes de défense accrues qui existent dans le régime TBTF. L’extension du PLB à toutes les banques n’a aucun sens d’un point de vue économique. En effet, toutes les autres banques devraient, d’une part, respecter les prescriptions plus strictes applicables aux SIB, ce qui ne se justifie pas du point de vue des coûts. D’autre part, le potentiel de dommages pour l’économie suisse n’est pas le même pour tous les établissements bancaires. Pour les petites et moyennes banques, il est plus judicieux d’élargir l’éventail de sûretés du programme de la BNS « Liquidités octroyées en échange de sûretés hypothécaires », de réduire les décotes qu’il prévoit et d’assouplir les limites de con-centration pour les catégories d’hypothèques autorisées. La liquidation ordonnée d’un établissement en difficulté doit rester possible en Suisse.

Éviter les inégalités de traitement

Afin d’éviter que le PLB n’entraîne des distorsions de concurrence sur la place financière suisse, le projet introduit de nouvelles règles pour les SIB. Tout d’abord, il n’existe aucun droit à l’octroi d’une garantie du risque de défaillance de la Confédération, même si les conditions sont remplies. En outre, son octroi n’est possible que dans le respect d’une stricte subsidiarité par rapport aux autres sources de liquidités. Des adaptations préalables de la politique de rémunération de la SIB sont également exigées (restitution des rémunérations variables). Enfin, un forfait ex ante ajusté au risque doit être versé à la Confédération. Les Banques Cantonales approuvent les conditions et les mesures prévues.

La garantie de l’État octroyée par les cantons réduit le risque pour la Confédération

Comme le prévoit à juste titre le projet, la base de calcul du forfait ex ante versé à la Confédération doit tenir compte de la garantie de l’État octroyée par les cantons. En effet, cette garantie des cantons augmente directement les chances de succès de l’assainissement. En outre, la garantie de l’État réduit le risque d’une défaillance financière pour la Confédération.